Dyrone

Ice Sam 30 Juin - 21:48

Je me permets d'inaugurer cette section avec un petit texte que j'ai écris il y a deux mois environ.

Dyrone,

Un visage pâle posé sur un cou délicat dessinait les traits invisibles du désespoir.
L'épiderme, teinté d'une vieille douleur, ourlait entre ses grands sourcils châtains, battus par de beaux cils rappelant les ailes translucides de ces papillons rares. Si l'eau de vie n'avait pas manqué à ce corps, le sel qui coulant de ses yeux verts s'appelleraient larmes. Et pourtant, cette poudre blanche, piquante, blessait ses joues empourprées, pour tomber comme une neige sale, au coin de ses lèvres. Une bouche que mille hommes voulurent embrasser, acquérir à jamais. Un arc de Cupidon si fin, que tous y trouvaient le supplice fantastique, lorsqu'elle s'approchait pour donner un baiser gratuit.

Tout, sur son corps, rappelait l'amour. Tous ses charmes, qu'ils soient ou non à découvert, trouvaient chez les inconnus les éloges qui lui était du. Magnifique, extravagante, véritable force de la nature... Oh Dyrone ! Qui ne pouvait-on aimer après elle ?

Rayonnante de sourire, d'envies, de passions ; Splendide, engagée, battante.
Quel est ce Dieu qui maudit un jour ses bonheurs, en lui infligeant un corps à coeur sans pitié, sans règles ni but ?

Petite poupée de porcelaine au regard triste, tuée chaque jour, par les maux assassins de l'ange qu'elle priait.
Des prières, elle en connaissait par milliers. Pieuse, fidèle à sa religion amoureuse, elle parcourait toutes les nuits les corridors du rêve pour épuiser son âme en vaines litanie, vains espoirs...

Mais ce soir, l'apparente force est maîtrisé par le sel des réalités, et Dyrone se fige, petite fille sage, poupée de luxe, dans la vitrine des âmes esseulées.

Plus tard, un antiquaire la venda. Il en obtint le prix confortable affiché devant ses pieds immobiles, peints d'une ballerine noire. Mais sous le jupon et le nacre du maquillage, l'acheteur ne trouva qu'un corps fait de tissu.
Sans plus rien à l'intérieur.